Aujourd’hui, nous sommes allés au théâtre. Nous retrouvions pour l’occasion des amis qui nous avaient manqués et qui s’étaient abonnés quelques jours après nous. Sur ma recommandation, Caroline et Emmanuel avaient demandé les mêmes dates, cases horaires et critères de siège que nous. Avec quel plaisir nous nous sommes retrouvés assis côte à côte! Il n’y a pas à dire, certains guichetiers ont du flair.

Rien n’est plus agréable que d’assister, à quatre ou cinq ou six, à une création, d’en discuter par la suite, d’aimer ou non le propos, le jeu des acteurs ou l’auditoire. En sortant du théâtre, encore sous l’effet de la fiction, nous avons pris le chemin du resto, celui-là même que j’avais choisi pour illustrer ma campagne Un mercredi comme les autres et la page Facebook du recueil. Ces jours-ci coïncident avec la préparation fébrile, il y a deux ans, de la version imprimée du recueil et de son lancement. Ma visite dans ces lieux où ma cousine et moi étions venues prendre des photos me rappelle à nouveau cette gratifiante expérience. Caroline, qui nous accompagnait ce soir, est aussi l’auteure d’un superbe recueil de nouvelles — Visite la nuit — publié il y a trois ans et d’un roman sorti le mois dernier, Dormir avec les fantômes. Elle fait partie de ceux qui m’inspirent et qui me rappellent ce que l’auteure que je suis doit encore faire.
Tout, dans cette soirée, me correspondait profondément, du vif plaisir que procure le jeu en direct d’acteurs en chair et en os aux échanges stimulants avec des amis de même connivence intellectuelle, à ce retour avec mon beau, main dans la main, par cette magnifique soirée d’automne qui se croit encore en plein été. Même les nouvelles voitures de métro, qui le sont de moins en moins, continuent de m’épater. Ils sont doux et pas si fréquents, ces moments inattendus que nous envoie l’existence.
Je les chéris toujours.