Un 26 août, l’été dernier

Aujourd’hui, j’ai passé trop peu de temps près de la piscine, chez mes parents, la même autour de laquelle nous nous attroupions, mes amis et moi, durant les longs après-midi de notre adolescence.

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À défaut de prendre des vacances, j’ai eu envie de goûter un ersatz de cette insouciance révolue. La chaleur accablante, qu’on pressentait dès neuf heures cette semaine-là, était de mon côté. Dans un monde idéal, j’arrivais vers dix heures, j’enfilais mon maillot pour nettoyer la piscine avant de m’y baigner; je lisais longtemps, étendue sur une chaise ou dans la balançoire; je m’occupais du dîner et du souper que j’avais préparés la veille. À peine levée, j’ai présenté ce plan à mon mari, en lui laissant toute liberté de m’accompagner ou non, mais sans possibilité de négocier. C’était à prendre ou à laisser.

Or mon plan lui a plu. Il voulait bien l’acheter sans condition, sauf que j’avais oublié l’inspection prévue à l’étage le matin même — et réclamée par moi — pour déterminer la présence d’humidité dans les murs. L’inspectrice et notre copropriétaire responsable du logement sont arrivés à huit heures trente. La visite devait durer quatre-vingt-dix minutes, puis compte-rendu verbal. Verdict de l’inspectrice: je m’en suis fait pour rien (air connu), puis parle, parle, jase, jase… Nous avons pris la route une demi-heure avant midi.

Nous avions à peine quitté Montréal quand je me suis inquiétée de la frugalité du souper que j’apportais. Peut-être devrions-nous prévoir une entrée, dis-je à mon mari. Quand je m’interroge ainsi à voix haute, je n’affirme ni ne demande rien. Je jongle avec les idées. Énoncer les possibilités m’aide à en évaluer le potentiel. C’est ce qui fait que devant un menu, je donne l’impression de me raviser quinze fois. Dans l’oreille de mon pragmatique époux, cependant, un avis exprimé prend valeur de décision. Pas de problème, nous irons acheter aux halles locales quelques tomates et de la mozzarella fraîche, déclare-t-il. Nous nous garons dans le stationnement archi-plein à midi trente, et je suis contrariée. Nous en ressortons passé treize heures, après avoir aussi embarqué un pain et du dessert (tant qu’à faire…). Exaspérée, je réclame le volant. The best laid plans…

 

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Il est quinze heures lorsque, vêtue de mon maillot de bain, je retrouve la pelouse de mes jeunes années. Enfin! J’ai passé l’aspirateur dans la piscine (j’avais justement besoin d’un exercice de pleine conscience) et m’y suis baignée. Assise au soleil, j’ai lu quelques minutes, puis ma mère est sortie — événement rarissime — pour prendre le frais dans la balançoire. Je n’ai pas eu envie de lui tourner le dos et suis allée m’asseoir avec elle. Mon père est venu nous rejoindre. C’était un bon moment, mais ce n’était pas celui dont je rêvais, contrairement à mon mari, qui somnolait dans une chaise longue à l’ombre du grand frêne.

 

Photos : Nadège Tollari et moi.

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