Aujourd’hui, j’ai commencé mes vacances. Une toute petite semaine déjà rognée aux entournures par la préparation d’un appel d’offres et le visionnement de tutoriels. C’est dire à quel point ce qui en reste est investi d’attentes et d’exigences. Les vacances ne le sont-elles pas toujours?
À moins de jouir du luxe de cinq, six ou huit semaines consécutives de congé, j’en connais peu pour qui les vacances annuelles — les vraies, celles de l’été — ne revêtent pas un caractère sacré. Nous tentons d’encapsuler dans deux ou trois semaines le meilleur de nos étés d’enfance. Bonne chance.
Notre mémoire a enterré, bien sûr, les jours de pluie, les après-midi plates à tourner à rond, les rivalités d’adolescentes, les cauchemars de colonies de vacances, les sangsues et les chagrins d’amour. Seuls restent les voyages entassés dans la voiture familiale à compter les voitures rouges ou vertes, les escapades aux framboises, les promenades nocturnes à vélo en chantant à tue-tête, les soirées au chalet, les retours au petit matin après la pizza de trois heures. Y a pas à dire, la nature nous a bien faits.
Je ne compte plus les doléances entendues cet été sur le mauvais temps, le mercure au sous-sol, les samedis pluvieux et la vaine espérance de trois jours ensoleillés d’affilée. J’imagine la déconfiture de ceux qui, de guerre lasse, espéraient trouver leur bonheur sur une plage de Cuba ou de Saint-Martin. Quand on n’est pas dû…
S’ils ne pavoisent pas, les amateurs de temps frais inscrivent l’été 2017 dans la colonne des bons crus. Tout l’été, mon clavier scotché sur mes genoux, je me suis répété comme un mantra que septembre serait beau. Ne l’est-il pas toujours? Je n’ai pas souvenir de mois de septembre pluvieux (encore cette mémoire sélective, sans doute). Je ne connais pas de plus belle toile de fond pour le tennis, le golf, la course, les voyages, les noces. J’ai célébré les miennes un onze septembre et depuis, il me semble que le soleil n’a jamais fait défaut.
Dans les monts et les vallons de Charlevoix ou sur une plage désertée d’Ogunquit, je tâcherai d’oublier les images d’Épinal de mes vacances passées pour mieux chérir les quelques journées à venir.
Et puisque nous en sommes en septembre, les pronostics météo penchent en ma faveur.
Photos : Louise Landreville et Edmond Tremblay.
Tiens, c’est la première fois que me monte l’image de Gilles Archambault, chroniqueur du quotidien. Tu déploies une aussi jolie finesse et, surtout, y ajoutes ton sourire au coin de l’œil. Sa chronique à Samedi et rien d’autre, de LeBigot, faisait le délice de mes samedis matin. Depuis le décès de sa compagne, il sombre, à son dire même, dans la réclusion et la désespérance. Comment pourrais-je lui en vouloir, moi qui ignore sincèrement comment je réagirais à me retrouver seul sans Martine pour finir mes jours. Peut-être alors tes chroniques et ton sourire au coin de l’œil seraient-ils encore plus précieux.
Gilles
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Merci, Gilles! Et longue vie à Martine!
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