Aujourd’hui, j’ai constaté que la dictature du 31 décembre a toujours la peau aussi dure. Ceux qui se réjouissent de ne pas célébrer en groupe, de ne pas réveillonner, de ne pas sortir se gardent bien de l’exprimer : la fête est de rigueur.
Dans quelques jours, des chroniqueurs signaleront avec consternation le marathon d’émissions spéciales qu’offrent les réseaux de télévision. Certains déploreront que tant de gens ne trouvent rien de mieux à faire, un trente-et-un décembre, que de regarder la télé. Où est le problème ? Faudrait-il plutôt se botter le derrière pour assister à une réception — une autre — et festoyer obligé, parce que « ça arrive rien qu’une fois par année » ?
Au téléphone, tout à l’heure, une copine décline, la mort dans l’âme, son programme de la soirée : party chez l’ex avec les amis de l’ex, toujours les mêmes. Enthousiasme zéro, mais elle préfère ça que de rester chez elle. Une autre anticipe un appel de sa soeur, qui n’entend pas la laisser seule chez elle un 31 décembre — en d’autres mots, qui n’entend pas lui sacrer patience.
Décliner une invitation à un réveillon du Nouvel An est un exercice risqué. Surtout lorsqu’on refuse pour rester chez soi. Surtout pour rester seule chez soi. J’ai froissé une connaissance un jour, en lui disant que mon beau et moi n’avions rien de particulier au programme ce soir-là, mais que nous choisissions ce rien de particulier plutôt qu’une soirée chez elle et son mari avec une bande d’inconnus que nous ne reverrions jamais. L’incrédulité perçait dans sa voix, alors qu’elle insistait. Je crois bien qu’elle a supprimé mes coordonnées de son carnet en raccrochant. Avoir su, je l’aurais provoquée bien avant.
Je conserve d’excellents souvenirs de certains réveillons en solo, avec champagne, gueuleton, musique et films choisis par moi pour moi. Ces réveillons suivaient généralement des éditions plus conformes au diktat : réceptions privées et bondées ou soirées en boîtes à surveiller l’heure jusqu’à ce qu’il soit assez tard pour rentrer sans passer pour déprimée/ratée/plate/toutes ces réponses.
Je n’y peux rien. Je ne me sens pas remplie d’allégresse quand sonne minuit, et l’ivresse que j’ai peut-être ressentie à ce moment n’était induite que par les Veuve Clicquot, gin-tonic et autres boissons agréables que j’avais consommées. Malgré toute ma bonne volonté, je n’arrive pas à voir autre chose, dans ce douzième coup de minuit, qu’un tic tac de plus dans la longue marche de l’Humanité.
Il me prend pourtant, ces jours-ci, des envies de sets carrés. C’est peut-être, au fond, ce dont j’ai toujours eu envie : un réveillon Trad à danser et à swinger ma compagnie. Je m’y pointerais tôt et m’éclipserais juste avant minuit, comme Cendrillon. Ça te dirait, mon beau?
Je vous la souhaite bonne, cette soirée, que vous la viviez en solo, à deux ou à deux cents. Ne boudez pas votre plaisir. Surtout, ne gâchez pas celui des autres!
Tellement !!! Je suis tellement bien, en fin d’année, d’être seule, de regarder ce que je veux à la télé, de me faire un bon petit repas avec des bulles et de me sentir, intérieurement, vraiment bien. J’envoie plein de vœux aux amis qui me transmettent les leurs et je ne sens le poids d’aucune solitude. Je dirais même que je me sens remplie de joie et de bonté envers le monde entier.
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Bien dit et bien écrit.
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Nous, on a l’excuse de la méga tempête pour rester à deux… Une bonne et heureuse à toi et ton beau, bisous.xx
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Well said! All the best in 2018 to both of you!
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