Une relation particulière

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Son parfum capiteux flotte encore dans la chambre, alors que résonne le bruit de ses pas dans l’escalier. En bas, la porte s’ouvre et se referme sur les trois bips du système d’alarme. Le silence reprend toute la place et le réveille plus sûrement que les allées et venues de Marie. Même le baiser qu’elle a déposé dans son cou juste avant de partir n’a pas eu cet effet. Il s’étire longuement en grognant presque de plaisir. La tête renversée contre les draps froissés, il observe la poussière danser dans le soleil bas de février.

Il l’a réveillée avant l’aube en se lovant contre son corps chaud. Elle a protesté un peu, mais il sait comment la convaincre. Abandonnant son rêve, elle s’est tournée vers lui, l’a caressé comme il aime qu’elle le caresse, en murmurant d’une voix enrouée des choses incompréhensibles. Ils se sont rendormis soudés l’un à l’autre jusqu’à ce que la sonnerie de son téléphone les sépare. Putain de téléphone.

S’il aime la regarder aller et venir dans l’appartement, elle ne lui appartient plus dès qu’elle en franchit le seuil. Elle devient autre, une étrangère. Il ne s’en formalise pas. Qui n’a pas ses petits secrets? Il n’y a pas là, à vrai dire, de quoi fouetter un chat.

Le frigo se remet à ronronner et le tire de sa rêverie. Quittant les draps encore tièdes, il étire une à une ses pattes postérieures, descend du lit et marche vers son bol de croquettes.

4 réflexions sur “Une relation particulière

  1. Tout simplement délectable! Monsieur Renoir et moi avons ce même genre de relation depuis que je l’ai sorti de la rue au mois d’octobre dernier.

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